You Say I Say - Jane Siberry

You say you are standing alone in the middle of a vast emptiness that stretches as far as you can see. There are no signs of life. Only a grainy blue sea that moves around you like some kind of drunken ocean. Around you but not me. The word you used, I believe, was... desolate.



I say you are in a waiting room full of people. Your mother is talking to the woman at the desk. And on the bench under the clock is an Italian family. They all have brown eyes. They are looking at us.



You say you are standing alone in a barren landscape.

You have scanned the blue emptiness countless times and found nothing.

You have raised your voice to the ceiling of the vast expanse and it has held no recognition.



I say you are in a waiting room full of people. And I am holding your right hand. We are all watching the woman at the desk. Her shoes sigh as she moves about. It is exactly 3:10 in the morning.



You say you are standing alone.

What is this loneliness that you feel?

What is this loneliness that you cannot seem to shake?



You say you are standing alone in the blue tinge of an unfixed photo. And the only voices you hear are grainy and urgent and grate across your soul in a series of moving lines like sandbars. You have stopped calling out because you called out and your voice never came back.



And I say you are in a waiting room full of people. We are all looking at the clock. And now the woman at the desk is speaking to your mother. The Italian family is looking at you.



I go to the window and look out at the darkness.

Vous dites que vous êtes seul au milieu d'un vaste vide qui s'étend à perte de vue. Il n'y a aucun signe de vie. Seule une mer bleue granuleuse qui se déplace autour de vous comme une sorte d'océan ivre. Autour de toi mais pas moi. Le mot que vous avez utilisé, je crois, était ... désolé.



Je dis que vous êtes dans une salle d'attente pleine de monde. Votre mère parle à la femme au bureau. Et sur le banc sous l'horloge se trouve une famille italienne. Ils ont tous les yeux bruns. Ils nous regardent.



Vous dites que vous êtes seul dans un paysage aride.

Vous avez scanné le vide bleu d'innombrables fois et vous n'avez rien trouvé.

Vous avez élevé votre voix au plafond de la vaste étendue et il n'a eu aucune reconnaissance.



Je dis que vous êtes dans une salle d'attente pleine de monde. Et je te tiens la main droite. Nous regardons tous la femme au bureau. Ses chaussures soupirent alors qu'elle se déplaçait. Il est exactement 3 h 10 du matin.



Vous dites que vous êtes seul.

Quelle est cette solitude que vous ressentez?

Quelle est cette solitude dont vous n'arrivez pas à vous débarrasser?



Vous dites que vous êtes seul dans la teinte bleue d'une photo non fixée. Et les seules voix que vous entendez sont granuleuses et urgentes et grincent à travers votre âme dans une série de lignes en mouvement comme des barres de sable. Vous avez arrêté d'appeler car vous avez appelé et votre voix n'est jamais revenue.



Et je dis que vous êtes dans une salle d'attente pleine de monde. Nous regardons tous l'horloge. Et maintenant, la femme du bureau parle à votre mère. La famille italienne vous regarde.



Je vais à la fenêtre et regarde l'obscurité.