Le Tango Du Malaise - Miller Philippe

JEANNE :

J'ai rencontr un garon formidable

Quand je l'ai vu juste en face de moi

J'ai ressenti ce frisson agrable

Qui te dit que l'amour te tend les bras.

SOPHIE :

Et ce garon, tu l'as rencontr o ?

JEANNE :

Dans le mtro, n'est ce pas incroyable ?

Je suis tombe le cul sur les genoux ;

J'avais l'air con, j'me sentais pitoyable

Mais ce n'tait pas dplaisant du tout.

JEANNE :

Ses premiers mots ont t dtestables

Grossier, vulgaires, dignes de mon mpris,

Et puis j'ai vu ses yeux invraisemblables

Et j'ai senti mon c?ur tout ramolli !

JEANNE :

Il m'a souri, il m'a dit des mots tendres,

Je n'ai pas su rsister sa voix,

A ses regards je me suis laisse prendre,

J'ai senti le dsir monter en moi...

SOPHIE :

Donc, ce garon ?

JEANNE :

Je l'ai trouv baisable

Mme mieux que ca, je n'vais pas te mentir :

Ce beau garon, je l'ai trouv aimable,

Un de ceux pour qui mon c?ur doit souffrir.

SOPHIE :

Jeanne, encore un ! tu es infatigable.

JEANNE :

Mais c'est l'amour, moi je ne choisis pas.

SOPHIE :

T'as tant amants, que c'est incalculable...

JEANNE :

Non, pour le moment je n'en ai que trois !

Mais ce garon, il a des yeux si tendres,

Quand il sourit, je ne m'appartiens plus ;

A son dsir, il faut que je me rende,

Je n'sais pas comment sans lui j'ai vcu.

SOPHIE :

Et pour la baise ?

JEANNE :

Amant insatiable,

Brlant, violent, passionn tour tour,

Il m'a fait jouir de faon incroyable,

Je veux mourir si c'est pas de l'amour.

JEANNE :

Notre dsir tait si indomptable

Qu'on a fait a dans la rame de mtro.

SOPHIE :

Dans le mtro ! mais c'est po